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Semillas

Avec le soutien du Bureau International de la Jeunesse (BIJ), mon projet de travail à l’international a pu se réaliser. Mon expérience chez Semillas m’a permis de travailler au Pérou, dans des conditions propres au pays et au monde rural. J’y ai renforcé mon attrait pour le travail en équipe, mon intérêt pour les techniques constructives locales et j’y ai affirmé ma connaissance sur l’inclusion et la participation à de multiples niveaux.

Arrivée depuis plusieurs années dans le contexte  péruvien assez complexe tant au niveau architectural que surtout social, politique, économique, l’association Semillas para el desarollo sostenible se développe en majeure partie autour de la construction d’espaces éducatifs dans les zones rurales. Elle veut venir en aide aux populations affectées et oubliées des politiques nationales, ayant grandement besoin de structures communautaires et éducatives.

 

Semillas travaille avec les communautés tout au long du projet, se nourrit exclusivement des idées proposées à travers les ateliers, construit essentiellement avec les matériaux locaux et implique toutes les personnes dans la construction, en tant que maître d’ouvrage et corps de métier pour le bâtiment, mais aussi pour l’organisation d’activités autour du chantier. Cet «empowerment» n’est pas le fruit du hasard. Cette prise de conscience et de pouvoir des communautés sur leur quotidien est une volonté claire de l’association Semillas. Ce mode de pensée est physiquement atteint par la construction d’écoles, des bâtiments hébergeant l’éducation des enfants pendant tout le processus de construction.

Lors de mon passage, je pus m’impliquer dans la phase d’analyse d’un futur projet de l’association. Cette phase est celle qui précède tout le projet et est, évidemment, essentielle. La recherche a été menée en profondeur, aucun détail n’a été négligé, tant au niveau historique, économique, qu’éducatif et social. Cette phase d’analyse passée, le travail sur le terrain put débuter. Pour sélectionner un projet susceptible de recevoir les fonds d’aides internationales, il a fallu premièrement repérer quelles étaient les communautés potentielles pouvant bénéficier du financement. Plusieurs rencontres eurent lieu,  mon travail était de prendre note et de récolter toutes les informations nécessaires à la mise en place d’un dossier complet, ainsi que toutes les données et  éléments nécessaires à l’éventuel futur projet.

 

Une fois ce travail analytique terminé, nous avons rassemblé toutes ces informations dans un ouvrage pluridisciplinaire, de par la richesse des contenus, le mélange de nationalités impliquées et des professions qui s’y sont croisées. Ce fut un travail très intense dont nous sommes fiers car il a permis une lecture très claire de la zone d’intervention, utile à plusieurs points de vue: territorial, géographique, historique et politique, mais aussi social, démographique, la problématique urbain vs rural... Nous avons également abordé la question des ressources mises à disposition, du cadre légal et des possibles interventions à faire. Le document est rédigé en espagnol et en anglais, contient une cinquantaine de pages et est disponible sur mon site internet.

 

Semillas dépend de plusieurs acteurs, toutes phases du projet confondues. C’est une organisation d’envergure, nécessitant beaucoup de temps de gestion et de compréhension du domaine. Il m’est apparu parfois que l’association se trouvait être bien petite pour gérer de front autant de choses. Cependant un noyau d’équipe pédagogue et dynamique,  Semillas continue d’avancer et de construire pour les communautés rurales du Pérou. Un des aspects qui leur permet de travailler avec une équipe jeune et internationale, est leur association au service civil italien. De nombreuses personnes purent y travailler grâce à cela.

​Néanmoins comprendre tout le système d’aide internationale n’a pas toujours été simple, surtout ce qui concerne le financement des projets. L’association espèrait bien sûr pouvoir aider toutes les infrastructures rencontrées mais, seul un projet pouvait être sélectionné. Annuellement, selon le montant du financement, telle ou telle communauté pouvait être aidée. Il n’était pas impossible que l’année suivante, le financement annuel permette de lancer un projet dans une école visitée l’année précédente grâce à un système de listing où tout est repertorié, avec les caractéristiques de chaque projet.

 

Outre ces tâches, nous étions amenés à rencontrer les personnes de la communauté, enfants comme parents, mais aussi les voisins, le directeur de l’institution éducative, les travailleurs locaux, parfois mandatés par l’État, et d’autres, bref beaucoup de monde. Finalement, tout un village, avec  son terrain, ses richesses, ses demandes, son histoire. J’y ai appris énormément sur mes capacités, mes choix professionnels, à titre personnel, cette expérience est importante bien que malheureusement  trop courte.

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