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Organizmo

La fondation Organizmo, Habitats Sostenibles, se trouve à une heure de route de Bogotá, près du village de Tenjo. Au milieu des montagnes et des champs, ce lieu fait partie d’un immense réseau de communautés durables, pratiquant une architecture respectueuse de l’environnement, un vivre-ensemble éthique et une volonté d’autonomie. Organizmo, plus spécifiquement, est un lieu d’expérimentation et d’apprentissage de la bioconstruction. Plusieurs ateliers et cours sont proposés tout au long de l’année, chacun aborant une thématique spécifique.

Lors de mon voyage en Colombie, j’ai eu la chance de rencontrer des communautés appelées ecoaldeas, comme celle d’Organizmo. Ces écovillages permettent aux gens qui y vivent et aux visiteurs de s’intéresser à de nombreux sujets tels que la permaculture, l’utilisation des ressources locales, la bioconstruction, la sociocratie, la transmission, l’éducation... en vue de créer une communauté résiliente et écologique. Apprendre de tout cela, c’est aussi apprendre de soi-même.

Crédits photo: L.A., Organizmo

La fondation Organizmo, Habitats sostenibles, existe depuis presque dix ans. Initiée par Ana María et son époux Itamar, le couple y habite avec leurs enfants. Depuis, l’équipe s’est agrandie, comptant pas moins de neuf personnes, chacune ayant ses responsabilités pour le bon fonctionnement du lieu.

 

La fondation se dédicace à l’expérimentation et à l’apprentissage de nouvelles techniques bioconstructives. Au-delà des techniques, c’est aussi la dimension sociale, immatérielle qui est apprise. Les savoirs ancestraux, hérités des communautés natives de Colombie, comme les Kogis, de la Sierra Nevada de Santa Marta, sont enseignés chez Organizmo.

 

Les constructions répondent aux critères bioclimatiques, tels que l’insertion dans le territoire, la majorité des matériaux biosourcés et/ ou recyclés, les chantiers participatifs et l’usage de technologies douces, d’outils low-tech, ... Le lieu aussi prône des valeurs de respect de l’environnement, de vivre-ensemble et de partage dans nos modes de vie actuels.

 

Le cursus en bioconstruction se déroule chaque année autour d’un nouveau matériau, d’une nouvelle technique de construction. Les cours sont répartis entre théorie et pratique, accompagnés de lectures proposées aux élèves. Un calendrier de six mois, divisés par différents ateliers. Cette année, nous avons pu apprendre sur la construction en bambou, en guadua plus précisément. L’architecte sélectionné pour le dessin du nouveau projet fut le bureau d’Arquitectura Mixta, géré par Jaime Peña, architecte colombien construisant principalement au Mexique. Ces constructions, mondialement connues, défient l’entendement quand on connaît les exigences de charges de tels projets. Mais le défi est remporté haut la main par ce matériau par la guadua, aussi appelé l’acier vert.

 

Le projet fut de construire une casa del pensamiento, une maison de la pensée en français. Cette maison sert  de connexion entre nous et le territoire, une sorte de lieu d’offrande à nous-mêmes et au monde qui nous entoure. L’architecture de la maison est constituée de plusieurs anneaux  tournant autour d’un cercle central, formant ainsi un tore, forme inspirée de la Nature. 

L’architecte Jaime Peña pu partager avec les élèves sa vision de l’architecture et ses forces. Par une réfléxion biomimétique, ses projets respectent tous les critères bioclimatiques et son matériau principal, la guadua, épouse les formes qu'il lui donne. Au-delà des prouesses architectoniques des projets d’Arquitectura Mixta, utiliser un matériau peu employé dans les constructions modernes tel que la guadua, pose une refléxion quant à l’héritage colombien, pré-hispanique. Sur fond d’empowerment, c’est toute l’histoire qui bouge et qui se revalorise elle-même. Mais sans vouloir pointer du doigt les erreurs du passé, c’est avant tout une réflexion générale sur l’être humain quant à son lien avec l’environnement et au final, son besoin d’interdépendance avec le monde.

 

Dans cette volonté d’universalité, le chantier s'y retrouve aussi, la communauté formée par les élèves, les corps de métiers, les professeurs, c’est la force du groupe. La pédagogie employée, l’utilisation d’outils basse technologie, les méthodes constructives simples participèrent  à rendre accessible à tou.te.s la construction de la casa del pensamiento. La responsabilisation de chacun et la prise de conscience de ses propres forces ont permis de créer un groupe dynamique et avide de connaissances. Tou.te.s, nous avons été impressioné.e.s par la flexibilité et la résistance du bambou.

 

Les cours donnés par le bureau d’Arquitectura Mixta ne furent pas les seuls  pour l’octroi de ce diplôme mais ce sont ceux auxquels j’ai assisté. D’autres cours abordant des sujets comme les plantes médicinales et natives, les fondations, les toits végétaux, les revêtements naturels et bien d’autres encore font partie du cursus complet.

Lien facebook vers vidéo durant le cursus ici

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